Taille des arbres et arbustes

Citation :

son écorce est belle et malgré sa conduite en cépée et sa taille régulière depuis son installation dans le jardin,je le trouve moche voila c'est dit

Ce sont les Prunus serrula, en général, que tu n'aimes pas ou bien est-ce seulement le tien ?

Pour ceux qui n'appécient pas la silhouette resserrée de Prunus serrula, il y a Prunus serrula x serrulata : même écorce mais port beaucoup plus évasé, du style serrulata.

Lo : Le fait que deux troncs de ton P. soient déjà morts et que le seul restant ne soit pas vigoureux n'est pas de très bon augure. Ma petite expérience des Prunus m'incite à dire : ou les Prunus sont sains bien poussants dès le départ, ou bien ils finissent par dépérir. J'ai perdu ainsi deux P. serrula. (et d'autres)

Les prunus serrula en général je les trouve moches en feuilles

Je crains que vous n'ayez raison, Rebelle et Françoise. Les branches (sauf deux) sont moins grosses que mon index ! Il aurait dû être plus poussant depuis le début.
Le voilà sous son meilleur profil:

Il penche non pas parce que je l'ai planté de travers, mais parce qu'il était en cépée C'est aussi une chose qui dérange son propriétaire.
Mais bon, tant qu'il est là .....

Tu tailles régulièrement, MJ ? J'ai toujours peur avec les prunus. Prunus maacki réagit assez mal aux tailles que j'ai été obligée de lui faire.


lo

depuis le début je taille lespetites branches gracilles et tous les démarage de brindillettes sur le tronc je fait de la taille douce pour qu'il soit beau !!

Lo, à ta place, je commencerais par supprimer toutes les petites branches, cela permettra peut-être de mieux alimenter celles qui resteront, toujours penser à ne pas tailler à ras de la branche que tu souhaites garder, mais à 5 mm pour une meilleure cicatrisation
Pour le redresser, tu pourrais l'attacher pour le forcer à revenir un peu dans le droit chemin, mais progressivement, ne pas essayer de le redresser d'un coup
Les prunus, comme tous les cerisiers aiment une terre bien drainée
Il faut lui donner une chance supplémentaire à ce petit prunus

Quand tu dis petites branches, Simone, tu parles des brindilles dans son cas ?
En août, j'ai hésité ces dernières années car j'avais peur de supprimer trop de feuillage, il en a déjà si peu.
Tu tailles au printemps aussi MJ ?

Quand au drainage ... Il est planté sur une pente, mais dans un mélange d'argile et de silex (enfin au-delà d'un gros trou de plantation dont les racines sont déjà sorties depuis longtemps).
Moi, ça fait longtemps que je milite pour lui laisser sa chance, c'est le jardinier en chef qui me ....

lo

En général, les prunus n'ont pas un feuillage opulent,
Je ne garderais que les charpentières qui équilibrent l'arbre, peut-être également lui donner un peu à manger à ce petit chétif
Planté dans de l'argile + cailloux, il devrait être heureux
Peut-être faut-il lui parler à l'oreille

Promis, j'affute le sécateur, je prépare une brouette de miam et je lui chante une chanson douce (au prunus et à son papa ).

lo

monikjeanne a écrit:

Pour répondre à Laurent les professionnels disent qu'un arbre doit doit être taillé régulièrement dés le départ car sinon après les interventions sont trop drastiques et violentes et pour ton saule pleureur le massacre est malheureusement largement consommé et tu es très courageux d'essayer de transformer ce vieillard déjà politiquement formaté en fringant démocrate évolué

En fait, pour ma part, je serais même plutôt partisan de choisir les arbres en fonction de la place qu'on a, et non de planter des géants dans des espaces trop petits, sous prétexte qu'ils étaient si beau dans le parc untel. Tous ces cèdres de l'Atlas glauques qu'on étête, je trouve ça ridicule, c'est comme un chat tombé dans l'eau. Une majesté sans couronne n'en est pas une.

Après tout, dans la diversité végétale, il y a toujours moyen de trouver "un équivalent". Encore faut-il que les pépinières (notamment en ligne) n'indiquent pas n'importe quoi (du genre, la hauteur après 10 ans).

Ceci dit, avant, j'habitais un appartement sur un quai, et après des années de taille radicale, la ville avait opté pour une taille plus douce. Le mal était fait (les branches sont toujours plus cassantes lorsqu'elles ont repoussé), mais la seule fois où j'ai vu tailler les platanes, ce fut pour leur donner une légèreté sans les décapiter. L'effet était très réussi. Et pour te dire, lorsque je suis arrivé dans l'appartement (au 9è et dernier étage), je voyais la Meuse, été comme hiver. Quand j'en suis parti 6 ans après, je ne voyais plus qu'un tiers du fleuve. Et quand je passe à présent sur l'autre rive du fleuve, je ne vois plus le sommet de l'immeuble, en été. Pourtant, un rez+9, c'est déjà une fameuse hauteur...

Pour en revenir à mon saule, j'avais posté une question concernant la manière de le tailler au mieux dans un autre forum, la première année où je suis arrivé dans la maison. Pascal hommenature avait répondu que le saule, contrairement à ce qu'on croyait, était un des arbres qu'il était le plus malvenu de tailler. En effet, contrairement aux autres arbres qui cicatrisent et repousent, la pourriture s'installe et ce n'est dès lors plus qu'une question de temps. Et en effet, la plupart des branches de mon arbre sont creuses, de sorte que je me dis que tôt ou tard, l'une d'elle craquera au moment où je (ou, pire, quelqu'un d'autre) suis en haut de l'échelle à trois niveaux.

Mais je ne connais pas son histoire: le tronc fait un pallier à 1.80m du sol (l'idéal pour une cabane d'enfants), puis s'évase en quatre branches maîtresses, dont certaines partent d'abord à l'horizontale. Deux mètres plus haut, il y a un second niveau de taille, d'où partent les branches secondaires. Et encore 1-2mètres plus haut, ce sont les "têtes de chat", résidus des tailles successives (et endroit où je suis condamné à le recouper) Pourquoi ce pallier à un peu moins de deux mètres? Foudre (à côté d'une maison, c'est peu probable)? Tôt ou tard, il faudra sans doute le liquider, mais je l'aime tant.

Et s'il faut le liquider, ce ne sera que par souci d'un jardin bien tenu (une pelouse bien verte), par sécurité (qu'on ne se prenne pas une branche ou qu'on ne tombe pas d'une), mais lui, être taillé lui importe peu, il repoussera toujours. Pour moi, le saule, c'est la quintessence du végétal (c'est même presqu'une algue): une plante qui repousse sans cesse, à toute vitesse, qui se rebouture, se marcotte, pourrait créer des peuplements.

J'ai été un peu long, mais le sujet me tient à coeur...

Laurent:Tu as parfaitement raison il y a à dire de la relation de l'être humain avec le végétal et en particulier l'arbre,il y a un tel affect que tout peut-être envisageable et tailler un arbre est toujours une lourde décision, j'aime bien le terme 'taille-douce' car cela présupose que l'on porte un regard et une réflexion non violente face à un végétal à developement si grandiose que souvent la raison en est ébranlée.Je pense que tous les critères doivent être pris en considération et je déteste les positions rigides issues d'un apprentissage d'école non digéré;ton arbre il a un bienveillant qui s'en occupe avec son âme et ses tripes et il a un bel avenir puisqu'il ne nuit pas et qu'au contrire il rend apparement une famille heureuse,et cela ça n'a pas de prix

Merci monikjeanne pour ton soutien et tes mots gentils.

C'est aussi qu'un végétal, a priori ça ne souffre pas, donc on est parfois trop enclin à le considérer comme un meuble, pouvant être jeté ou déplacé à loisir. Je ne vais pas me faire un mal de la moindre potée de bégonias d'intérieur, mais parfois, je crois qu'il faut aussi se dire: "de quel droit vais-je, moi, décider de couper un arbre qui a plus que mon âge?" C'est peut-être romantico-naïf, on ne peut faire un tel cas de toutes les futaies, mais face aux arbres, on peut parfois adopter une attitude d'humilité. Ces machines qui les dépiautent et les soulèvent comme s'il s'agissait de cure-dents, je trouve ça effrayant.

Ceci dit, même bienveillant, le jour où ma santé ou ma sécurité (ou celle des autres) seront en danger, il faudra sans doute prendre une lourde décision. Et entre nous, je vais t'avouer que j'ai déjà réfléchi à ce que je mettrais à la place. Mais chaque chose en son temps, je trouve ça pas mal de passer - si rien ne change - une demi vie (ou plutôt un second tiers) avec un arbre, et puis l'autre demi (le troisième tiers) avec un autre...

Bonsoir,
A propos du choix du bon point de coupe pour favoriser la cicatrisation rapide, j'ai lu que c'est au niveau du bourrelet (en gris ci-dessous) que les arbres fabriquent le plus de tissus. L'idéal serait donc de tailler au plus près de ce bourrelet sans surtout l'entamer.
Les bons plans de coupe se situeraient donc au niveau des traits rouges.



Quand à la question de quand tailler, certains arboristes disent qu'on peut le faire n'importe quand sauf :
- au moment de l'appel de sève initial parce que l'écorce est alors très fragile (même celle des grands arbres)
- pour les arbres caduques, pendant les semaines qui précèdent la chute des feuilles : il faut laisser les réserves descendre des feuilles dans le bois.

N'oublions pas que toute taille est un stress et que les feuilles des branches inutiles contribuent à la croissance du tronc. Si elles ne gênent pas le projet esthétique, supprimer ces branches peut être contre-productif.

J'applique cette taille même pour les rosiers.
J'effectue les tailles d'arbres en janvier, février, (notre climat s'y prête);
quelquefois j'ose en automne avec le feuillage encore présent pour mieux visualiser
l'aspect final que je désire donner à l'arbre.
Au printemps taille des arbustes qui ont fleuri, taille juste après leur floraison.

Mimosa

Très intéressant, Niglui pas gris. Il faut donc tailler aussi près que possible de ce bourrelet ?

J'ai lu aussi qu'il fallait toujours donner une pente à la coupe de façon que la pluie puisse s'écouler sans stagner sur la coupe.

lo

@ chef jardinier de LO

n est-ce pas le moment de retenter une taille /coupe de recepage et de laisser partir de la souche 5 yeux qui assez vite donneront à l arbre la silhouette recherchée initialement ;
du fait que le système racinaire est bien développé, la poussée sera assez rapide[i] 2 à 3 saisons

Merci du conseil, Larix.
Mais avec les Prunus, cela me fait peur. Ils supportent assez mal les coupes ici (sauf les P. pisardii de la haie) même effectuées en août dans les règles de l'art. Mon Prunus maacki que j'ai dû tailler pour cause de branches pas belles fait des trucs bizarres deux ans après: au lieu de faire un beau bourrelet de cicatrisation, l'eau s'est infiltrée sous l'écorce sous les coupes et l'aubier y a pourri. Je ne sais pas ce que cela donnera dans le temps.

lo